La loutre

 septembre Tarn

L'indice le plus courant de la présence d'une loutre est certainement la découverte d'une crotte ou "épreinte"  où l'on aperçoit des arêtes de poissons.

La loutre n'est pas discrète avec ses épreintes qui sont posées volontairement sur le haut des cailloux au bord et au milieu des rivières. Mettre ses crottes sur les pierres signifie pour les autres loutres : attention ce territoire est déjà occupé ! 

5 juillet Méjeanne

Les épreintes peuvent nous donner le régime alimentaire de la loutre, ici des restes : d'écrevisse, d'arêtes de poissons et même de petits os.

Le régime alimentaire variant tout au long de l'année.

19 avril 2010

Par exemple, à la fin du printemps, les crapauds viennent s'accoupler et pondre dans le lit des rivières.

La loutre est une opportuniste et elle va consommer ce qui est le plus facile à capturer !

 

 

J'ai remarqué de plus en plus de peaux de crapauds allant jusqu'à la disparition des pontes, je mets ça en relation avec la diminution des poissons dans les rivières depuis l'apparition des cormorans !

20 avril 2010 Borne

Voilà ce que l'on peut trouver au bord de l'eau. Les restes du repas d'une loutre, le crapaud a été littéralement déshabillé !

La tête, la peau et les intestins n'ont pas été consommés !

 

La loutre est un fin gourmet qui se rabat sur la nourriture présente sur son territoire !

Epreinte du Langouyrou

Dans cette épreinte, on ne voit pratiquement que des petits os de batraciens. Cette photo a été prise le 28 avril 2011 à l'époque où les crapauds sont en pleine reproduction.

Là, on voit les restes du repas d'une loutre. Une écrevisse bien mâchouillée.

Février 2012 Allier

Plus rare, on peut aussi apercevoir ses empreintes dans la neige.

Les traces sont bien visibles dans la neige qui recouvre la glace sur l'Allier.

Février 2012 Allier

Les empreintes conduisent droit à un trou d'eau encore libre.

Méjeanne

On peut aussi voir des empreintes dans la vase du bord des rivières.

Méjeanne

Empreintes bien nettes dans la vase sur la Méjeanne.

Allier Juillet 2011

Beaucoup de traces dans le sable au bord de l'Allier, sans doute une famille avec des jeunes.

Allier Juillet 2011

Une coulée entre les herbes et sûrement une cache pour les loutres.

Plusieurs épreintes sur le même caillou, signe d'une famille toute proche.

 

Les loutres sont les concurrentes des pêcheurs, mais je les aime bien. Elles participent à la sélection naturelle en capturant les poissons les plus faibles ou malades. 

Elles doivent gérer un vaste territoire et ne peuvent pas se permettre de faire disparaître les truites.

Respectons ces animaux qui sont en plus le signe d'une rivière de qualité.

Stéphane Raimond

Mes rencontres avec la loutre ? Peu nombreuses...

Je n'ai jamais été assez rapide pour dégainer l'appareil photo et lui tirer le portrait. Mais je ne désespère pas.

Je garde de ces rencontres la vision de la remarquable souplesse de ces animaux. 

 

Cette magnifique photo je l'ai empruntée sur le site d'un passionné des loutres : Stéphane Raimond.

 

  Rencontres avec la loutre :

 

-- La dernière a eu lieu sur l'Allier, au mois d'août en plein après-midi. Nous pêchions l'Allier, avec mon ami Vincent,  et étions en train de remonter sur le bord pour gagner le coup suivant. Et là, d'un coup, nous avons été surpris par un plongeon énorme. Une loutre venait de sauter précipitamment à l'eau, elle a nagé en surface, traversé l'Allier et s'est cachée sous des arbustes à moitié immergés. Elle aussi avait dû être très surprise car dans sa fuite, elle avait abandonné sa proie, un gros chevesne. C'était la première fois que je voyais une loutre s'enfuir en faisant un sacré raffut, lors des autres rencontres elle avait toujours été très discrète...

 

-- Mon ami Richard m'a raconté une sortie dans les gorges de l'Allier où il a observé une famille de loutres jouant dans un trou d'eau. La mère avait bien du mal à contenir les ardeurs au jeu de ses deux loutrons. Il était encore émerveillé par ce spectacle rare quand il m'a conté l'histoire.

 

-- Une autre rencontre a eu lieu au Chassezac, toujours avec mon ami Vincent. Vincent était en train de pêcher une petite cascade et moi j'étais assis derrière à une vingtaine de mètres. Nous pêchons souvent ainsi chacun un poisson et là c'était son tour. Parfois, j'ai l'appareil photo en main mais là, non.

Au dessus de la cascade, j'aperçus un mouvement furtif puis une tête. Elle regarda en direction de Vincent et d'un mouvement souple se laissa glisser dans la chute d'eau du côté opposé où se tenait mon compagnon de pêche.

Elle nagea sous l'eau et je la vis se glisser sous un rocher.

J'avais enfin sorti et mis en marche l'appareil photo mais elle était maintenant bien à l'abri. Qu'à cela ne tienne, j'attendrai qu'elle sorte de dessous son caillou et j'aurai ma photo de loutre !

J'étais donc à l'affût et sûr de mon coup. Au bout d'un quart d'heure, j'étais beaucoup moins sûr d'avoir mon cliché. Il devait y avoir un trou, une poche d'air derrière le rocher car la loutre n'est pas ressortie...

Et Vincent dans tout ça, concentré dans sa recherche des gobages de truites, il n'a rien vu de la loutre et a même eu du mal à me croire...

Il a même suggéré que je m'étais assoupi et que j'avais fait un petit rêve....

Sauf que dans cette cascade qui d'habitude est un excellent coup, il n'a rien pris... Les truites elles aussi avaient vu la loutre...