La poésie, un art difficile !

 

 

 

 

 

 

Si notre célèbre fabuliste Jean de La Fontaine était un jour passé par Luc,

il aurait pu écrire cette fable :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La mouche, la truite, le château et le pêcheur.

Une truite était née dans le gravier au pied de ce vieux château,
elle grossissait tranquillement au milieu de ce gros ruisseau
l'Allier, qui est connue pour être la rivière des saumons sauvages !
Elle avait survécu à sa première année, heureux présage,
Cette première année est la plus difficile, pour ces frêles animaux.
Ses sœurs, plus âgées, l'avaient pourchassée avec envie sous les végétaux.
Les hérons voulaient la harponner avec leur long bec pointu.
Les loutres avaient plongé derrière elle, en espérant un bon repas goûtu.
Les couleuvres s'étaient faufilées discrètement dans sa cache sombre.
Et même, dernièrement, elle avait échappé au bec avide des cormorans venus en nombre.
En automne, elle avait aussi déjoué la crue endiablée qui abîme les frayères.
En été, la sècheresse avait été terrible, ne laissant qu'un fil à la rivière.
Bref, elle avait échappé à tous ces pièges imposés par la nature.
Elle se nourrissait surtout de vers d'eau et de larves miniatures.
Lorsqu'elle le pouvait, elle happait aussi le vairon virevoltant
ou l'alevin imprudent, elle avait déjà goûté : la truitelle, la loche et même  le chabot inquiétant !
Mais ce qu'elle préférait avaler, c'étaient les mouches...
De temps en temps, à la surface de l'onde, elle s'offrait donc une friandise en bouche ;
Un éphémère, car dame truite est un gourmet délicat !

Et ce jour-là, il y avait justement une éclosion de petits baetis indélicats. 
Elle se régalait des ces insectes qui dérivaient sur l'eau.
Elle les gobait au moment où ils allaient s'envoler en troupeau,
trahissant sa présence par de petits ronds en surface.
Elle saisit donc avec confiance l'insecte dérivant fugace,
mais, horreur !
Elle, qui s'apprêtait à avaler une bonne bouchée de bonheur,
ressentit alors une désagréable piqûre dans sa gueule sensible.
Elle essaya bien de se réfugier dans sa cache inaccessible.
Rompre le fil qui la tirait vers la berge, était trop difficile.
Elle se débattit de toutes ses forces, avec tout son courage inutile.
Malgré tous ses efforts, elle se retrouva bien vite dans une main
qui la retira de son élément. Asphyxiée, elle vit sa dernière heure arriver sans lendemain.
Mais chose incroyable, après lui avoir retiré l'hameçon acéré,
le pêcheur lui fit une bise timide sur le museau et la relâcha dans leur rivière préférée.
Elle regagna sans bien comprendre sa vieille souche d'aulne caduc,
Là, juste au pied du Château de Luc !

Finalement, il a peut-être mieux valu

pour Dame truite, que Jean de La Fontaine ne passe pas par Luc.
La fable ne se serait sûrement pas terminée ainsi ! 

 

 

 

 

 

 

La mouche baetis rhodani !

 

 

 

La truite fario !

 

 

Tristesse personnelle...

 j'ai une petite pensée émue pour Joseph et Louis qui viennent de nous quitter ces jours-ci !