Etiage sur l'Allier

 

L'Allier est encore une très belle rivière même si elle n'est plus ce qu'elle était...

 

Elle contient toujours nos trois salmonidés rois :

truites - ombres - saumons .

 

 L'eau basse a un avantage, on voit bien les poissons notamment les ombres !

 

Un inconvénient majeur bien entendu, les poissons nous voient bien aussi...

 

Discrétion est le maître mot pour réussir  !

 

 

La pêche en nymphe à vue est bien sûr la technique reine.

 

Toutes les nymphes conviennent à condition qu'elles soient petites et légères.

Le bas de ligne doit être le plus fin possible. En ce moment, j'utilise du 8 centièmes.

 

Les petits chevesnes réagissent très bien sur la nymphe mais ils sont très rares .

A signaler que l'on trouve sporadiquement quelques très gros chevesnes entre 50 et 60 cm et aux mêmes endroits quelques petits de moins de 15 cm.

 

En voici un autour de 50cm...

Où sont passés les poissons entre 20 et 40 cm qui composaient la plus grande partie de la population des chevesnes de l'Allier ? 

A mon avis, les cormorans les ont bouffés comme ils ont aussi fait disparaître les vandoises !

Voilà ce que j'ai observé pour les chevesnes avec leur population très spéciale mais au bord de l'extinction : quelques très gros et des tout petits !

 

Faites du no-kill avec ces chevesnes qui font tampon entre la prédation des cormorans et les salmonidés...

Les truites sont encore là fort heureusement !

 

Plus difficile d'estimer visuellement la population de truites car elles sont souvent cachées sous les rochers ou les racines d'arbres...

 

J'ai quand même l'impression qu'elles sont moins nombreuses tout comme les voitures de pêcheurs sur les berges de l'Allier !

 

 

On peut tout de même espérer la capture de belles truites mais cela reste très très rare ! 

 

La population de truites a sans doute baissé... mais difficile de vraiment savoir !

 

Tous les estomacs de cormorans que j'ai autopsiés ces deux dernières années ne contenaient que des truites avec un maximum de 8 individus !

 

Une autre constatation, la quasi absence d'alevins de truites de l'année mais là, c'est plutôt la crue de novembre 2016 qui est en cause ! 

 

 

 

46 cm pour celle-ci mais c'est une rareté !

Voilà pour la population de truites, elles sont encore là avec quelques jolis poissons.

 

Elles semblent en bonne santé bien nourries mais peu nombreuses !

Les ombres sont eux aussi toujours là et j'en suis très content !

 

Ils ont disparu sur le haut des rivières du fait de l'exiguïté du milieu.

Je m'explique, dans les parties amont les "trous" qui abritaient les ombres étaient de taille réduite et en cas d'attaque de cormorans, les poissons avaient très peu d'espace pour fuir. Plus en aval, les trous s'élargissent et les poissons ont plus d'espace pour échapper aux oiseaux.

Je me suis rendu compte de cela en plongeant pour essayer de les photographier . 

 

Sur le haut de la rivière, j'approchais les ombres facilement, ils ne pouvaient pas fuir car les trous étaient tout petits.

 

Sur l'aval dans des trous plus grands, il est très difficile de les approcher, en nageant. Les ombres sont sur leurs gardes et s'enfuient facilement du fait de l'espace aquatique qui est plus vaste...

 

Certains ombres  ont développé des stratégies pour se protéger : se cacher sous des mottes comme les truites, se glisser sous les branches des saules, s'installer dans des courants forts et peu profonds, se réfugier dans la traversée de la ville de Langogne...

 

Je suis maintenant rassuré, les ombres ne disparaîtront pas comme les vandoises, ils ont mieux su s'adapter ! 

 

Puis, il y en a qui ont eu de la chance...

Un rescapé d'une attaque de cormoran !

 

On voit bien le trou fait par le bec crochu et les écailles arrachées.

 

On va continuer de les aider en régulant  les cormorans sur ce secteur :  rappel en 2016, 40 cormorans abattus entre Luc et Langogne par les tireurs 07 et 48 !

 

 

Les ombrets de l'année sont bien présents mais à certains endroits

seulement !

 

 

Et justement dans un endroit où j'avais observé un banc d'ombrets de l'année, 5 grandes aigrettes étaient en action sur des poissonnets, encore un nouveau prédateur !

 

 

Les tacons sont assez rares sur l'amont de la rivière. Des captures ont été réalisées jusqu'au village de  Pranlac.

J'en ai  pris pas mal dans la traversée de la ville de Langogne.

 

Ce sont sur ces tacons que repose l'avenir des grands saumons de l'Allier !

 

Espérons qu'avec l'aménagement du barrage de Poutès, la population des grands saumons de l'Allier sera sauvée et ne disparaîtra pas !

 

Voilà, c'étaient quelques observations d'un simple pêcheur amoureux de cette belle rivière Allier... 

 

La rivière est toujours magnifique, sauvage aussi...

 

Vous serez très tranquille sur ses berges, les pêcheurs "humains" y sont devenus très rares !